Faisons le point :

* Une certification professionnelle relève du RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) : elle correspond à un parcours d’acquisition d’un groupe de compétences homogènes nécessaires pour réaliser un métier

* Une certification de compétences relève du RSCH (Répertoire Spécifique des Certifications et Habilitations) : elle correspond à une compétence professionnelle complémentaire ou de spécialisation associée à un métier, ou transversale à plusieurs métiers.

Toute entreprise, Association, École, Organisme de formation, personne physique,… souhaitant déposer son projet de certification aux répertoires de France compétences doit satisfaire les critères d’enregistrement fixés par France compétences : c’est de cette manière que l’on devient dès lors « Organisme Certificateur » (OC) : « l’autorité responsable et détentrice de la certification professionnelle ».

Les notes et notices (dont la dernière en date porte sur « les préconisations relatives aux modalités d’évaluation« , publiées sur le site internet de France compétences, sont ainsi des guides méthodologiques à suivre par les futurs OC pour se familiariser avec les techniques d’écriture, éléments de langage et autre sémantique, lors de la constitution du dossier avant son dépôt sur la plateforme certifpro.

Rappelons que disposer d’une certification professionnelle (RNCP) ou d’une certification de compétences (RSCH) est une des conditions pour rendre éligible aux financements publicoparitaires le parcours de formation afférent.

Mais, à compter du 1er janvier prochain (soit dans 2 mois), ce ne sera plus la seule condition… : la certification Qualiopi s’imposera aux organismes de formation commercialisant ces parcours dits certifiants… Ce qui interroge sur la vigilance à avoir lorsque l’on nourrit le projet de déposer une certification aux répertoires de France compétences…

Si actuellement les porteurs de projets (futurs OC) s’emploient à l’utilisation des notes et notices cités, il est de bon aloi de se référer au Référentiel National Qualité (RNQ) de la certification Qualiopi et à son guide de lecture publié sur le site internet de la DGEFP pour faire correspondre le dossier de certification RNCP ou RSCH à la fois aux exigences de France compétences et à celles de la DGEFP.

 

Soit. Mais comment procéder ? Quelles exigences précisément ? Lesquelles sont en correspondance ? Quels éléments du dossier de certification RNCP et RSCH sont concernés ?

Ces premières préoccupations, formulées par les futurs OC (et surtout par ceux qui ont été déboutés lors de l’instruction de leur dossier ou bien par les membres de la Commission des Certifications de France compétences), symbolisent la tension vécue lors de la gestion de tout
projet de certification.

C’est pourquoi, pour prévenir ces « tensions » et limiter ces préoccupations, une véritable stratégie de certification est à établir par le futur OC, dès la naissance du projet, et ce, qu’il s’agisse de viser une inscription au RNCP ou au RSCH.

 

PREMIÈRE ÉTAPE :

Au-delà du célèbre questionnement du Quintilien (QQOQCCP), utiliser en gestion de projets, ou encore des 3 passoires de Socrate, voici quelques astuces pour questionner son projet et la pertinence de son dépôt ou renouvellement :

●      À quels besoins en compétences (attendues par les entreprises, figurant sur les actuelles offres d’emploi) répond mon projet de certification ?

●      Quelles sont les activités professionnelles, les situations de travail concernées ?

●      De quoi les salariés, les professionnels, manquent-ils aujourd’hui pour améliorer leur employabilité et/ou leur performance, ou bien
ont-ils besoin pour assurer leur maintien dans l’emploi ?

●      Quelle valeur ajoutée apporte mon projet de certification par rapport aux certifications déjà inscrites au RNCP ? au RSCH ?

 

DEUXIÈME ÉTAPE :

La capacité d’un futur OC à construire une certification professionnelle (RNCP) ou de compétences (RSCH) étant ainsi déterminée, voici les premiers conseils à suivre pour inclure l’impact du niveau d’exigence attendu par les critères Qualiopi à certains documents constituant
le dossier de certification :

–       Le référentiel de certification doit retranscrire :

> « les objectifs opérationnels de la formation certifiante » (indicateur 5 du RNQ)

> « les modalités d’évaluation des objectifs de la formation » (indicateur 11 du RNQ)

> Tout en s’assurant de « l’adéquation du contenu de la formation certifiante aux compétences visées par le projet de certification  » (indicateur 7 du RNQ)

–       La note d’opportunité doit intégrer :

> les « enseignements exploités de la veille sur les évolutions des compétences, des métiers et des emplois dans le secteur » d’activité
concerné par le projet de certification (indicateur 24 du RNQ)

> « l’analyse des appréciations [enquête à froid] des bénéficiaires » faisant état des situations de travail où ont été nécessités, mis en oeuvre, les objectifs de la formation suivie (indicateur 30 du RNQ)

> « les missions confiées en entreprise » révélant les besoins actuels en compétences des entreprises employeuses d’alternants (indicateur 13 du RNQ)

–       Les modalités d’organisation des évaluations et des jurys doivent détailler :

> « les conditions de présentation des bénéficiaires à la certification » (indicateur 16 du RNQ)

> le processus « d’évaluation de l’atteinte des objectifs de la formation par les bénéficiaires » (indicateur 11 du RNQ)

> le processus « d’accueil, d’accompagnement, de formation des publics en situation de handicap » (indicateur 26 du RNQ)

–       L’analyse de l’insertion professionnelle doit reprendre (document exigé uniquement pour le RNCP) :

> « l’analyse des appréciations [enquête à froid] des bénéficiaires ayant suivi la formation » faisant état des activités, fonctions, évolution professionnelle et niveau de responsabilité occupés par les bénéficiaires à leur retour au poste de travail (indicateur 30 du RNQ)

–       Le document requis doit inclure :

> « les procédures de positionnement et d’évaluation des prérequis » (indicateur 8 du RNQ)

> « les enseignements exploités de la veille sur les évolutions des compétences, des métiers et des emplois dans le secteur d’activité concerné par le projet de certification (notamment en termes de réglementation d’activité et références juridiques) » (indicateur 24 du RNQ)

 

Pour aller plus loin, je vous donne rendez-vous à l’occasion d’un prochain article pour la déclinaison opérationnelle de chacun de ces documents au regard des exigences citées du RNQ.

D’ici là, à vos notes, notices et référentiel qualité : ce sera déjà 50% du travail de fait pour rendre votre projet de certification éligible à l’inscription aux répertoires de France compétences !